
Le favori de l’ombre
Pendant que tout le monde parle du Maroc, de l’Algérie, de l’Égypte ou du Sénégal, le Mali avance en silence. Les Aigles se sont qualifiés premiers du groupe A des éliminatoires, devant la Zambie. Sans faire de bruit. Sans attirer l’attention. Sans pression médiatique.
Le Mali, c’est cette équipe que personne ne voit jamais venir. Pas de stars du calibre de Mohamed Salah ou d’Achraf Hakimi. Pas de pression d’un pays hôte. Pas d’attente démesurée. Juste une équipe bien huilée, organisée, expérimentée, qui fait son travail méthodiquement, efficacement, discrètement.
La force du collectif
Amadou Haidara au milieu. Yves Bissouma pour apporter l’expérience Premier League. Lassana Coulibaly pour la créativité. Des joueurs solides sans être flamboyants. Des footballeurs qui savent exactement ce qu’ils ont à faire et qui le font sans chercher les projecteurs.
Le Mali, c’est l’antithèse du football moderne. Pas de communication tape-à-l’œil. Pas de selfies dans les vestiaires. Pas de déclarations fracassantes en conférence de presse. Juste du travail, de la rigueur, de la solidarité. Un bloc défensif difficile à bouger. Un milieu de terrain qui ne lâche rien. Une attaque pragmatique qui convertit ses occasions.
L’histoire qui se répète
Le Mali, c’est ce genre de sélection qui arrive en demi-finale sans que personne ne comprenne comment. Ils n’ont pas dominé. Ils n’ont pas brillé. Mais ils sont là. Toujours là. À gratter des points, à défendre intelligemment, à marquer au bon moment. Le Mali est l’incarnation parfaite de la phrase « le football n’est pas un concours de beauté ».
Regardez l’histoire des CAN récentes. Les équipes qui gagnent ne sont jamais celles qu’on attend. La Zambie en 2012, personne ne l’avait vue venir. L’Algérie en 2019, pas vraiment favorite. La Côte d’Ivoire en 2024, miracle absolu. À chaque fois, c’est l’équipe qui a le moins de pression qui finit par surprendre tout le monde.
Le poison silencieux
Dans un tournoi où les favoris ont systématiquement tendance à s’effondrer sous le poids des espoirs nationaux, le Mali pourrait bien être le poison parfait. Zéro attente. Zéro pression. Zéro projecteur médiatique. Juste du football pragmatique et efficace.
Demandez à la Grèce ce qui s’est passé à l’Euro 2004. Demandez au Danemark ce qui s’est passé à l’Euro 1992. Demandez à la Zambie ce qui s’est passé à la CAN 2012. Les miracles sportifs existent. Et ils arrivent toujours quand personne ne les attend. Le Mali 2025 pourrait bien être le prochain chapitre de cette magnifique tradition des outsiders qui font tomber les géants. Parce qu’au final, c’est souvent les discrets qui frappent le plus fort.





