
Guibai Gatama, ancien membre du comité exécutif de la Fecafoot et Samuel Eto'o, président de la Fecafoot
La Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) est plongée au cœur d’une tourmente financière d’une gravité inédite. Des documents internes, ayant récemment fait surface et largement relayés par la presse, révèlent des mouvements de fonds jugés suspects, entraînant une action judiciaire retentissante contre la haute direction de l’instance. Le journaliste et membre du comité exécutif, Guibai Gatama, a officiellement déposé une plainte, visant directement Samuel Eto’o Fils, président de la FECAFOOT, ainsi que Benoît Angbwa et Blaise Djounang.
Les accusations sont d’une lourdeur significative : corruption, détournement de fonds et complicité de détournement. Au cœur de cette affaire se trouve un versement de 455 000 euros (soit environ 298,4 millions de FCFA) provenant de la fédération russe de football. Ce montant était initialement destiné à financer un match amical entre les sélections nationales de Russie et du Cameroun en 2023. Des sources concordantes allèguent que cette somme aurait été transférée sur le compte personnel de Samuel Eto’o.
Face à ces allégations troublantes, Guibai Gatama a décidé de passer à l’acte. Il a formalisé sa démarche ce lundi 23 juin 2025, en déposant une plainte auprès de la Commission d’Éthique de la FECAFOOT. Son communiqué, consulté par Vitrine du Cameroun, détaille les chefs d’accusation : « Ce jour, 23 juin 2025, j’ai déposé une plainte auprès de la Commission d’Ethique de la FECAFOOT contre M. Samuel Eto’o Fils, président de la Fédération ainsi que contre M. Benoît Angbwa, ancien Coordonnateur général des sélections nationales, et M. Blaise Djounang, ancien Secrétaire général. Ces trois responsables sont mis en cause pour corruption, détournement de fonds et complicité de détournement, des infractions prévues et réprimées par les articles 21.2 et 27 du Code d’éthique de la Fecafoot. »
Guibai Gatama insiste sur la motivation de sa démarche, en phase avec ses principes constants : « Cette démarche s’inscrit dans la ligne de conduite constante que je défends depuis le début de la présente mandature, à savoir l’exigence d’éthique, de transparence, et le devoir d’exemplarité dans la gestion des biens et ressources de la Fecafoot. » Il souligne l’inacceptabilité d’une telle pratique : « Il est inacceptable que des fonds appartenant à la Fédération soient logés dans un compte personnel, fût-il celui de son président. La FECAFOOT est un patrimoine commun, et ne peut être assimilée à la propriété d’un individu ou d’un groupe. »
L’attente du verdict de la commission d’éthique est désormais palpable, alors que cette affaire soulève des questions fondamentales sur la gouvernance et l’intégrité au sein de la FECAFOOT. Les passionnés de football et l’ensemble des supporters camerounais appellent de leurs vœux une clarification rapide et exhaustive de cette situation complexe. Une chose est certaine : ce scandale financier est loin d’avoir livré tous ses secrets et est appelé à laisser des répercussions profondes et durables sur l’image et la crédibilité de la fédération.